Mr Philippe Meunier prend le relais pour nous parler des chenilles processionnaires.
Assistant qualifié de conservation au Musée Vert Véron-de-Forbonnais au Mans, ce passionné d’entomologie (l’étude des insectes), entre dans le vif du sujet en nous décrivant la morphologie des lépidoptères (papillons) qui, comme tous les insectes, sont composés de trois segments distincts, la tête, le thorax, et l’abdomen. Chaque espèce de papillon possède sa propre chenille (larve) qui ne ressemble pas à l’adulte, sa métamorphose est complète.
Il en existe deux types, celle du chêne et celle du pin, connues pour leur mode de déplacement en file indienne, d’où elles tirent leur nom.
Mr Meunier nous parle alors de la chenille processionnaire du pin, forme larvaire d’un papillon de nuit (Thaumetopoea pityocampa), l’espèce la plus en cause dans les atteintes de l’homme et des animaux. Il nous fait voir comment la reconnaître, nous détaille son cycle biologique annuel, depuis la larve (très urticante à partir du stade N°3) qui donne une chrysalide (pouvant rester enterrée plusieurs mois ou même plusieurs années), puis se métamorphose en papillon de nuit durant l’été.
Pour concrétiser son exposé, mais en évitant tout risque, il nous présente les petites bêtes de son élevage, chenilles et papillons de nuit Bombyx (Bombyx eri croisé avec le Bombyx cynthia, deux sous-espèces interfécondes).
Fléau pour les arbres, la chenille processionnaire l’est tout autant pour les hommes, avec ses poils urticants microscopiques en forme de harpon qui provoquent des réactions cutanées importantes, boutons, démangeaisons, lésions oculaires et respiratoires. Chez les animaux domestiques, le chat, et surtout le chien porté par sa curiosité naïve, les poils en contact avec la langue provoquent une nécrose et un étouffement. Les chevaux, les moutons et les vaches peuvent aussi être touchés par cet insecte en broutant l’herbe sur laquelle est passée la procession.
Avec le réchauffement climatique, les chenilles processionnaires du pin, présentes depuis l’antiquité dans le bassin méditerranéen, remontent vers le Nord de la France et les zones de montagnes. Il existe plusieurs méthodes de lutte contre les chenilles processionnaires tout en respectuant l’environnement : l’insecticide biologique, les pièges à phéromone, la mésange charbonnière, l’eco-piège (pour celle du pin). Face à une prolifération des chenilles processionnaires, les autorités ont pris le problème à bras-le-corps et les communes sont très mobilisées pour les éliminer…
Françoise Launay