1- L’échec de la TTF douche l’espoir de nouveaux financements climat, EurActiv.fr, 09/12/15, 08:05
2 – L’Afrique démunie face aux effets du réchauffement, Actu-environnement.com, 08/12/15
3 – Le Vénézuela, mauvaise élève du climat, Le Monde, 09/12/15, 11h44
4 – Climat : les ONG annoncent un rassemblement à Paris samedi, AFP, 10/12/15, 04:00
1– L’échec de la TTF douche l’espoir de nouveaux financements climat, EurActiv.fr, 09/12/15, 08:05
Cécile Barbière
L’absence d’accord sur la taxe sur les transactions financières pénalise les ressources potentielles dédiées au climat.
Le coup d’accélérateur sur la question des financements climat n’a pas eu lieu. À deux jours de la clôture de la COP21, les ministres des Finances de 10 pays européens ont annoncé le 8 décembre un accord de principe sur la création d’une taxe sur les transactions financières (TTF).
Une avancée politique après plusieurs années de discussions houleuses, qui ne tranche pourtant aucun des sujets de discorde entre les pays participants au projet et reporte la prise de décisions concrètes à 2016. La mise en œuvre de la taxe était prévue pour janvier 2016.
« Nous avons décidé des caractéristiques de cette taxe mais nous n’avons pas encore décidé de sa mise en œuvre », a constaté le ministre des Finances autrichien Hans Jörg Schelling, qui chapeaute les négociations depuis un an.
Décisions reportées
Concrètement, l’accord reste muet sur la question des taux qui devront être appliqués aux différentes opérations financières. La question de l’assiette de la taxe, elle non plus n’a pas été tranchée et l’affectation des recettes, notamment à la lutte contre le réchauffement climatique « n’a pas été évoquée à l’occasion de cette réunion » a expliqué le ministre des Finances luxembourgeois, Pierre Gramegna.
Le projet de TTF constituait pourtant une des pistes de financement de la lutte contre le réchauffement climatique. Plusieurs pays européens, dont la France, la Belgique et l’Espagne, se sont d’ailleurs, prononcés en faveur de l’affectation d’une partie de la manne attendue au financement climats.
Lire : Un rapport table sur la TTF européenne pour financer le climat
La question des financements climat est un des principaux points d’achoppement des négociations de la COP 21, qui doivent s’achever vendredi 11 décembre. Les pays développés se sont engagés à dégager 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour aider leurs homologues du Sud à faire face aux effets du changement climatique.
Mais pour les pays en développement, le compte n’y est pas. Selon les dernières données compilées par l’OCDE, les financements climat atteindraient 62 milliards de dollars en 2014 et 52,2 en 2013. Une estimation qui est elle-même contestée par les pays destinataires.
Lire : L’Inde accuse l’OCDE de surestimer les financements climatiques
Le blocage des discussions sur la TTF a particulièrement échaudé la société civile. « C’est scandaleux, François Hollande s’est engagé en janvier dernier pour la TTF, et là, en pleine COP21 on aboutit à un énième échec » a regretté Txetx Etcheverry d’Alternatiba.
« On nous parle d’une étape franchie, mais l’accord final est repoussé à juin 2016. À ce rythme, la TTF européenne risque de ne pas générer les fonds significatifs additionnels attendus urgemment pour financer l’adaptation au changement climatique » Alexandre Naulot, d’Oxfam France.
Et pour cause. Le projet initial de TTF présenté en 2011, la Commission européenne prévoyait une taxe d’un montant de 0,1% sur les actions et de 0,01% sur obligations. Ce qui aurait pu rapporter 36 milliards d’euros par an, selon une étude réalisée par l’institut allemand Diw.
Suite à lire à :
http://www.euractiv.fr/sections/climat-environnement/lechec-de-la-ttf-douche-lespoir-de-nouveaux-financements-climat-320241
2 – L’Afrique démunie face aux effets du réchauffement, Actu-environnement.com, 08/12/15
Agnès Sinaï
Pivot de l’Accord sur le climat en préparation à Paris, la question du financement de l’adaptation aux effets du réchauffement mobilise les délégations et la société civile africaines, ardemment engagées dans le combat pour la survie de régions entières.
L’Afrique est touchée par les conséquences extrêmes de la crise climatique, mais “elle reste le continent le moins préparé à faire face aux effets pervers des changements qui affectent le climat aujourd’hui”, estime Thomas Jallah, de l’Alliance panafricaine pour la justice. Pour cette coalition de la société civile africaine, l’objectif de 1,5°C est crucial. “Nous espérons que les pays industrialisés sont conscients de ce que cela signifie : une réduction drastique de leurs émissions. S’ils veulent aider l’Afrique, ils doivent s’engager dans une transformation profonde de leur modes de vie”. Le Niger est un “four” géant, les champs du sud Sahara sont ravagés par des inondations, le nord du Nigéria est en situation de désastre climatique, le nord de l’Ouganda est une fournaise, “beaucoup de gouvernements africains sont confrontés à des situations hors du commun”, estime M. Jallah, du Libéria.
Réduire la température, une priorité vitale pour l’heure entre crochets
Les Africains s’inquiètent du sort de l’adaptation dans les négociations en cours. Président de l’AMCEN (Africa Ministerial Conference on the Environment), le ministre de l’Environnement de Tanzanie Binilith Mahenge a proposé que les chefs d’Etats africains reviennent dans la négociation pour lui donner plus de poids. Une étude de Climate Analytics, soutenue par l’AMCEN et le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), estime que ce sont de 7 à 15 milliards de dollars par an d’ici à 2020 qu’il faudrait investir dès aujourd’hui pour protéger l’Afrique des conséquences des émissions de gaz à effet de serre passées, dont le continent n’est pas responsable, mais victime à grande échelle. Dans un scénario de réchauffement à +4°, ces coûts pourraient atteindre 100 milliards par an d’ici à 2050. Aujourd’hui, les Parties à la Conférence de Paris sur le climat débattent du fait de savoir si les financements du climat, parmi lesquels le Fonds vert, vont être abondés par des ressources “nouvelles et additionnelles”, comme le propose l’une des nombreuses options laissées entre crochets dans le pré-accord.
Quels en seront les principaux financeurs ? Les pays industrialisés seuls, parce qu’ils sont les pollueurs historiques, mais aussi la Chine, très active en Afrique, et “en position de le faire”, selon les termes du brouillon d’accord, en raison de sa croissance économique ? La question revient de COP en COP, et sa résolution recule à chaque fois, comme un mirage. L’un des points laissés entre crochets dans le chapitre sur l’adaptation stipule que “les fonds publics en provenance des pays développés, distincts de l’aide publique au développement, devront constituer la principale source de financement”.
Autre point d’achoppement au cœur du texte : “La provision de ressources financières devrait ou devra être équilibrée entre adaptation et mitigation”. Cette revendication provient du groupe Afrique, des pays vulnérables, des pays dits les moins développés, et des “SIDS”, petites îles en développement. Ceux-ci exigent des “financements de long terme, réhaussés, prévisibles, nouveaux et additionnels” et des “procédures simplifiées”, peut-on lire dans le pré-accord.
Suite à lire à :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/afrique-effets-rechauffement-climatique-accord-paris-cop21-financement-25829.php4
Sur le même sujet :
Énergies renouvelables : le potentiel de l’afrique reste à exploiter, Novethic, 09/12/15
Théophile Kouamouo
Un Africain sur deux n’a pas accès à l’électricité. Un grave déficit qui est également une opportunité. Car le continent pourrait s’équiper de technologies exploitant les sources d’énergies renouvelables et participer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique sans renoncer au développement économique. Mais une telle ambition est coûteuse et nécessite l’engagement des acteurs institutionnels et du secteur privé, tant du Nord que du Sud. Bonne nouvelle, de fortes dynamiques sont déjà observées.
“Nous sommes disposés à prendre notre part à l’effort international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment en nous dotant d’énergies propres. Mais nous avons besoin d’aide”. Tel est, en substance, le message que les délégations africaines ont voulu faire passer lors de la COP21. Un message qui résume la problématique à laquelle les gouvernements du continent font face. Aujourd’hui encore, un Africain sur deux n’est raccordé à aucun réseau électrique fonctionnel. En 2012, selon les chiffres de la Banque mondiale, seuls 6,5 % des Burundais, 13,1 % des Burkinabés et 55,8% des Ivoiriens étaient connectés à un réseau électrique classique.
Dans ce contexte, les gouvernements locaux sont taraudés par une urgence impérative : vaincre leur déficit énergétique le plus vite possible. Cela coûte de l’argent. Beaucoup d’argent. Surtout s’ils veulent abandonner les générateurs fonctionnant au diesel, chers à l’usage mais faciles à acquérir auprès de compagnies spécialisées, et les centrales au charbon, prépondérantes en Afrique du Sud. Il leur faut aussi convaincre les paysans de limiter leur consommation de bois de chauffe, lourde de conséquences pour le couvert forestier de nombreux pays, notamment dans le Sahel.
Pour électrifier complètement le continent, il faudrait mettre au pot 5 milliards de dollars par an pendant dix ans. Qui va payer la facture et mettre en œuvre ces chantiers d’importance ? Et quelles formes d’interactions sont déjà en œuvre et/ou doivent s’établir entre les administrations publiques du Nord et du Sud, les entreprises privées exerçant dans le secteur et les bailleurs de fonds institutionnels et privés pour relever un défi d’autant plus complexe que les différents pays n’ont pas le même “profil énergétique”?
3 – Le Vénézuela, mauvaise élève du climat, Le Monde, 09/12/15, 11h44
Marie Delcas (Caracas Envoyée spéciale)
Le Venezuela n’a pas rendu sa copie à la COP21. A en croire Guillermo Barreto, le ministre de l’écosocialisme et des eaux (Minea), l’engagement du pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre est prêt. Mais il ne sera pas publié « avant de connaître le résultat de la conférence de Paris et ses implications ». En clair : le Nord industriel, impérialiste et responsable historique du réchauffement, doit payer avant de demander la contribution du Sud.
Prêt, le document ? Au Venezuela, d’aucuns en doutent. Sur la page Web du Minea, aucune information n’est disponible. Celle du ministère des relations extérieures est aussi peu fournie. « Le gouvernement ment de façon éhontée à la communauté internationale », s’indigne la biologiste Alicia Villamizar.
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Dans ce pays infiniment riche en pétrole et en gaz, l’environnement n’intéresse guère. Le sujet a fait figure de grand absent tout au long de la campagne des élections législatives, remportées, le 6 décembre, par l’opposition pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de l’ancien président Hugo Chavez en 1999. Fonte des glaciers, inondations et sécheresses récurrentes : le Venezuela, sa cordillère des Andes et ses 2 400 kilomètres de côtes, souffrent pourtant des effets du changement climatique.
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« Aucun plan national n’existe ni en matière d’atténuation, ni en termes d’adaptation ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre », affirme Alicia Villamizar. Cette ancienne membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se désole : « La déforestation avance, la gestion de l’eau est criminelle, celle des déchets un désastre, les réserves naturelles sont menacées. »
Avec la « révolution bolivarienne » d’Hugo Chavez, l’idéologie a pris le pas sur toutes les autres considérations. Et le social a fait taire l’écologie. Au lendemain de la conférence de Copenhague, le président lançait : « Si nous voulons changer le climat, changeons le système. » La formule – qui n’était pas de lui – a fait mouche.
Lire aussi : Le double discours des Etats andins-amazoniens sur l’environnement
Pourtant, dans les années 1970, le Venezuela avait été le premier pays d’Amérique latine à se doter d’un ministère de l’environnement. « Il a aussi été le premier à le supprimer », ironise le professeur Juan Carlos Sanchez, de l’Université centrale du Venezuela, qui a, lui aussi, contribué aux travaux du GIEC. En septembre 2014, le président Nicolas Maduro fusionnait le ministère de l’environnement avec celui du logement et de l’habitat. Ce qui a provoqué un tollé dans la communauté scientifique et chez les écologistes. Le Minea a ensuite vu le jour en mars.
« Gâchis de capital humain »
Ces avatars institutionnels ont réduit la capacité d’action de l’Etat. « Il y a eu un vrai gâchis de capital humain », résume M. Sanchez. Résultat, la gigantesque industrie pétrolière du pays fonctionne aujourd’hui hors de tout contrôle. Dans l’ouest du Venezuela, le golfe de Maracaibo, sous sa forêt de derricks, est plus pollué que jamais. « A l’est, l’exploitation de la ceinture de l’Orénoque – et de ses phénoménales ressources en bitumes extra-lourds – se met en place sans qu’aucun plan d’impact environnemental ait jamais été communiqué », ajoute le professeur.
Lire aussi : Climat : les pays pétroliers freinent les négociations
Autre conséquence : la désinformation. « Le Venezuela est un pays gouverné sans chiffres », se désole un fonctionnaire des Nations unies. La dernière étude, qui a mobilisé de gros moyens et une équipe de chercheurs pour calculer le niveau d’émissions du pays, remonte à 1997. Le Venezuela produisait alors 0,46 % des émissions mondiales. C’est le chiffre que donne le gouvernement aujourd’hui.
Le professeur Sanchez estime que l’on est actuellement plutôt à 0,9 %, alors que les Vénézuéliens représentent toujours 0,4 % de la population mondiale. Le World Resources Institute, qui a sa propre base de données mondiale, juge de son côté que le pays émettait 397 millions de tonnes équivalent CO2 au total en 2012 et 13 tonnes par habitant, soit l’un des taux les plus élevés d’Amérique du Sud, et deux fois plus que la France.
Lire aussi : COP21 : l’opposition Nord-Sud, clé des négociations
Le Venezuela pollue. La consommation d’énergie par personne est plus élevée que partout ailleurs en Amérique latine. Des actions d’atténuation pourraient rapidement être mises en place. Mais la conjoncture politique ouverte par la victoire de l’opposition fait craindre que la lutte contre le réchauffement climatique demeure très secondaire.
A plus long terme, le Venezuela, qui s’est construit sur la rente tirée de ses immenses ressources pétrolières, semble mal préparé à la transition énergétique que la communauté internationale appelle de ses vœux. L’abandon progressif des énergies fossiles, s’il a lieu, remettra en cause le modèle de développement du pays lui-même. « Indépendamment de qui est au pouvoir, le défi à relever est gigantesque, note M. Sanchez. Or, ni le gouvernement ni l’opposition ne semblent en avoir pris la mesure. »
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/12/09/venezuela-mauvais-eleve-de-la-cop21_4827746_3244.html
4 – Climat : les ONG annoncent un rassemblement à Paris samedi, AFP, 10/12/15, 04:00
Un rassemblement pour le climat va être organisé samedi au pied de la Tour Eiffel par plusieurs ONG pour inviter “les citoyens” à écrire “la suite” de la conférence du Bourget qui doit adopter vendredi un accord universel contre le réchauffement.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était déclaré la semaine dernière favorable au principe d’un tel rassemblement, au lendemain de la clôture de la Cop21, une manifestation auparavant annoncée comme interdite après les attentats du 13 novembre.
Les ONG prévoient sur le Champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel, à partir de 14H00, “un rassemblement massif et pacifique”. “Nous constituerons de très larges chaînes humaines, portant les messages d’alerte et de mobilisation que nous adresserons aux peuples du monde”, ont expliqué les Amis de la Terre, co-organisateur de ce rassemblement avec Alternatiba ou encore Attac.
“Nous aurons le visage découvert, comme signe de notre participation strictement non-violente à ce rassemblement”, précise l’ONG alors que la police a procédé à plus de 300 interpellations le 29 novembre lors d’un rassemblement non autorisé place de la République marqué par des échauffourés, à la veille de l’ouverture de la Conférence du Bourget.
Samedi matin, des militants des Amis de la Terre, de CCFD-Terre solidaire et de Peuples Solidaire doivent aussi se disperser dans les rues de Paris. Grâce à un système de géolocalisation, ces militants feront apparaître virtuellement en ligne le slogan “Climate Justice Peace” sur un plan de Paris.
A la mi-journée, d’autres ONG, dont 350.org, prévoient un “hommage digne et déterminé aux victimes du réchauffement climatique”. Les participants sont invités à venir avec une fleur rouge à la main et “plus de 5.000 tulipes rouges seront déposées” le long d’un parcours qui n’a pas encore été dévoilé, dans le centre de Paris, ajoutent les organisateurs des cette manifestation baptisée “Les lignes rouges”.
Le gouvernement français avait décidé, le 18 novembre, de ne pas autoriser les marches citoyennes du 29 novembre et du 12 décembre, à la suite des attentats et de l’état d’urgence instauré dans la foulée. Mais M. Cazeneuve a assoupli cette position la semaine dernière, après une rencontre avec la Coalition climat 21, qui regroupe 130 organisations.
http://information.tv5monde.com/en-continu/climat-les-ong-annoncent-un-rassemblement-paris-samedi-73356
Orlane Déniel
Ils sont chauds… Pour la planète. Les 26, 27 et 28 novembre, 5 000 jeunes deviendront acteurs du changement lors de la COY, la Conference of Youth («Conférence des jeunes»). Initié chaque année la veille de la conférence des parties (COP), ce rassemblement s’approprie les thématiques de cette dernière, et la suit dans toutes les villes qui l’accueillent.
Cette année, c’est donc à Paris que la COY11 (Conference of Youth) vient poser ses valises. Porteuse du message selon lequel «les jeunes sont prêts à agir dès maintenant pour une société plus durable et désirable», la conférence tâchera d’anticiper les accords en faveur de l’environnement qui seront pris lors de la 21ème Conférence des parties, dans le but de limiter le réchauffement climatique. Quand un sondage récent révèle que 3 jeunes sur 4 sont pessimistes quant à la réussite de la COP21, la COY redouble de motivation. «Ce chiffre nous a fait sourire», rapporte Loraine Bara, chargée des partenariats à la COY. Pour cette bénévole, la COP21 représente la «der des der. Nous ne pouvons pas reproduire l’échec de Copenhague», explique la parisienne, en souvenir de l’accord signé en 2009 qui avait déjà pour objectif de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Une problématique inchangée en 2015.
«Nous voulons porter la voix des jeunes»
Importée de Montréal, la Conference of Youth n’était en 2005 qu’un petit groupe d’étudiants, investis dans plusieurs ONG jeunes accréditées par l’ONU (les YOUNGO), qui revendiquaient leur droit de s’exprimer sur les questions environnementales. En 2009, la COY est reconnue par les Nations Unies et ne tarde pas à s’implanter aux quatre coins du globe : au Brésil, à Madagascar, au Maroc, en Nouvelle Calédonie, au Bénin et, dernièrement, au Japon. Ces COY locales vivent l’événement en même temps que la COY principale, et se concentrent sur les problématiques propres à leurs régions.
Suite à lire à :
http://www.socialter.fr/fr/module/99999672/172/coy11__bienvenue__la_cop_des_jeunes
2- Un économiste sud-coréen élu à la tête des experts du climat, LeMonde.fr, 07/10/15, 05h41
Stéphane Foucart
Il sera, dans les prochaines années, la voix et le visage de la science climatique. L’économiste sud-coréen Hoesung Lee a été élu, mardi 6 octobre, président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Professeur à l’université de Corée, M. Lee a été élu au second tour, face au physicien belge Jean-Pascal van Ypersele (université catholique de Louvain), par 78 voix contre 56, après le vote des Etats membres du GIEC réunis jusqu’à jeudi à Dubrovnik (Croatie). Très investi dans la campagne qu’il avait menée ces derniers mois, M. van Ypersele faisait figure de favori. Quatre autres candidats étaient en lice : Chris Field (Etats-Unis), Thomas Stocker (Suisse), Nebojsa Nakicenovic (Autriche, Monténégro) et Ogunlade Davidson (Sierra Leone).
M. Lee remplace l’ingénieur indien Rajendra Pachauri, arrivé en 2002, qui a démissionné en février après avoir été mis en cause dans une affaire de harcèlement sexuel. Il est le troisième président de l’organisation, créée en 1988 sous la tutelle de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) pour expertiser les connaissances scientifiques, techniques et économiques en lien avec le changement climatique. Tous les six ans environ, le GIEC publie l’état de l’art de ces connaissances dans d’épais volumes qui servent de base aux négociations. En 2007, conjointement avec l’ancien vice-président américain Al Gore, le GIEC a reçu le prix Nobel de la paix.
Au sein de l’organisme, le président du GIEC est chargé, avec les 34 membres du bureau, d’orchestrer le travail des experts et de donner les grandes orientations à la forme que revêt l’expertise (rapport d’évaluation, rapports spéciaux sur des thématiques données, etc.). A l’extérieur du GIEC, son président remplit essentiellement un rôle de représentation et d’intermédiaire avec les décideurs politiques.
Avocat de la science climatique
Le projet de M. Lee pour le GIEC repose sur trois axes. D’abord, précisait-il dans sa note d’intention, il faut « accroître la participation d’experts des pays en développement », en « identifiant localement les centres de recherche d’excellence travaillant sur la science climatique, l’adaptation et l’atténuation du réchauffement, ainsi que sur le développement économique ». Ensuite, M. Lee entend « améliorer la neutralité et la pertinence » du travail du GIEC en « incorporant des contributions du monde des affaires, de l’industrie et de la finance ». Enfin, l’économiste sud-coréen veut promouvoir l’étude des questions liées « à la création d’emploi, la santé, l’innovation et le développement technologique ».
S’il ne participe pas directement aux travaux d’expertise, la parole publique portée par le président du GIEC est l’objet d’une attention particulière de la part des gouvernements. En avril 2002, le New York Times avait ainsi révélé qu’un mémo adressé par la société pétrolière Exxon à la Maison blanche, demandait que le chimiste de l’atmosphère, Robert Watson, jugé trop engagé, ne soit pas soutenu par les Etats-Unis. Washington avait in fine pesé en faveur de l’Indien Rajendra Pachauri, ingénieur de formation et présumé susceptible de porter un discours plus favorable aux industriels.
La fonction de président du GIEC a évolué en 2010, après la découverte d’une erreur dans l’un de ses rapports. En janvier 2010, dans la foulée de l’échec du sommet de Copenhague, le Sunday Times mettait en exergue une coquille, à la 493e des 976 pages du deuxième volet (« Impacts, adaptation, vulnérabilités ») de la quatrième édition (2007) du rapport du GIEC. « Dans l’Himalaya, pouvait-on y lire, les glaciers se retirent plus vite que dans toute autre partie du monde et, si les taux de retrait se maintiennent, la probabilité est très élevée de les voir disparaître en 2035 et peut-être plus tôt, si la Terre continue à se réchauffer au rythme actuel. »
Le chiffre avancé, erroné et même fantaisiste, avait entamé la crédibilité des experts et M. Pachauri, alors en poste, avait dû devenir, devant les médias, l’avocat de la science climatique. La pression médiatique, notamment au Royaume-Uni, s’était essentiellement exercée sur lui. Et ne s’est estompée que plusieurs mois plus tard, après que différents audits ont conclu à la qualité des travaux du GIEC.
http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/10/07/un-economiste-sud-coreen-elu-a-la-tete-des-experts-du-climat_4783816_1652612.html
Sur le même sujet :
Le GIEC sera présidé par Hoesung Lee, Blog Sciences, 07/10/15
3- COP21 : les gouvernements ne répondent pas sérieusement à l’urgence climatique, selon un sondage, AFP, 07/10/15, 11:00
Une écrasante majorité de Français pensent que les gouvernements ne répondent pas “sérieusement à l’urgence climatique”, selon un sondage Ifop pour l’ONG WWF publié mercredi.
Ils sont en effet 82% à partager cette opinion. Pour 21% d’entre eux, les gouvernements ne répondent “pas du tout” sérieusement à l’urgence. Près de deux sur trois (61%) estiment que leur réponse n’est “plutôt pas” sérieuse.
A peine plus d’un Français sur deux pense que le président François Hollande et son gouvernement sont “très impliqués” (10%) ou “assez impliqués” (43%) dans la préparation de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat qui se tiendra à la fin de l’année au Bourget, près de Paris.
11% estiment qu’ils ne sont “pas impliqués du tout” et 36% “peu impliqués”.
Interrogés sur les conséquences du dérèglement climatique qu’ils craignent particulièrement, 57% des Français citent “le renforcement des phénomènes météorologiques extrêmes de type ouragans, cyclones”. 42% mentionnent “l’augmentation des sécheresses et des inondations” et 39% “la réduction de la glace et des neiges, et l’élévation du niveau de la mer qui en résulte”.
Pour plus des trois quarts des Français (79%), le réchauffement climatique est “avant tout” dû aux effets de l’activité humaine. Ils n’étaient que 74% à penser ainsi en novembre 2010.
Presque autant (72%) estiment que le dérèglement climatique va représenter “une menace sérieuse” pour eux ou pour leur mode de vie. Ce pourcentage était de 63% en mars 2011.
Sondage réalisé du 29 septembre au 1er octobre via un questionnaire en ligne auprès d’un échantillon de 1.004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
http://information.tv5monde.com/en-continu/cop21-les-gouvernements-ne-repondent-pas-serieusement-l-urgence-climatique-selon-un
Sur le même sujet :
Le réchauffement climatique, les Français le voient, LeParisien.fr, 07/10/15, 11h05
Frédéric Mouchon
Longtemps les Français n’ont associé le réchauffement de la planète qu’à des menaces a priori loin d’eux : la fonte de la banquise, la disparition d’atolls menacés par la montée des eaux… Mais à force de voir les éléments se déchaîner, ils craignent désormais d’en subir les conséquences sur le pas de leur porte.
D’après un sondage publié aujourd’hui par le WWF* et que nous vous révélons, 72 % des Français estiment que le dérèglement climatique représentera une menace sérieuse pour eux ou leur mode de vie.
Phénomènes extrêmes de plus en plus violents
57 % redoutent en premier lieu le renforcement des phénomènes météorologiques extrêmes de type ouragan et cyclone. L’augmentation des sécheresses et des inondations est la deuxième menace qu’ils craignent le plus. Les résultats de ce sondage, réalisé avant qu’un déluge d’eau ne s’abatte sur la Côte d’Azur, s’expliquent selon l’ONG écologiste par une succession d’événements récents survenus dans l’Hexagone.
«Tout le monde a constaté lors des dernières tempêtes qui ont frappé le littoral atlantique que la montée des eaux faisait reculer le trait de côte dans le Sud-Ouest, que les phénomènes météo extrêmes sont de plus en plus violents, que de nombreux départements subissent désormais des restrictions d’eau dès le mois de mai ou que la sécheresse fait reculer la mer de Glace et est une menace pour les ascensions au Mont-Blanc, énumère Jacques-Olivier Barthes, du WWF. C’est autant d’éléments tangibles pour les Français.»
Mais à cinquante jours de la conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP21) qui doit réunir au Bourget les délégués de 195 pays pour sceller un accord de lutte contre les gaz à effet de serre et alors que Nicolas Hulot lancera aujourd’hui un appel à la mobilisation, les Français semblent sans grandes illusions. 82 % estiment que les gouvernements ne répondent pas «sérieusement» à l’urgence climatique.
* Sondage Ifop mené auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 personnes et réalisé en ligne du 29 septembre au 1er octobre.
http://www.leparisien.fr/environnement/le-rechauffement-les-francais-le-voient-07-10-2015-5162873.php
4- Climat : près de 9 Français sur 10 s’attendent à devoir changer de mode de vie, 07/10/15, 19:00
Près de neuf Français sur dix pensent qu’ils devront modifier leur mode de vie pour s’adapter au changement climatique, selon un sondage rendu public mercredi, à moins de deux mois de la conférence de Paris sur le climat.
Ils sont 86% à partager cette opinion et 8% à penser le contraire, indique ce sondage réalisé par l’Ifop pour Solutions COP21, mouvement réunissant des entreprises, des collectivités, des ONG et des centres de recherche, dans le but de mettre en avant les solutions contre le réchauffement climatique développées par la société civile.
Interrogés sur les comportements qu’ils seraient “susceptibles de changer en priorité” pour limiter leur impact sur le climat, près d’un tiers (30%) des Français citent leur “façon de consommer en général”. 22% mentionnent leur consommation d’énergie, 19% le recyclage de leurs “déchets et biens” et 12% “la qualité et la provenance” de leur alimentation.
Ils ne sont que 10% à envisager de changer de mode de transport et encore moins (8%) à envisager en priorité des mesures concernant leur logement et leur chauffage.
Près de la moitié des Français (48%) affirment que s’ils voulaient changer leurs habitudes, le principal obstacle serait “l’aspect financier” de ce changement. 24% invoquent leur connaissance “mauvaise” ou “insuffisante” des solutions à mettre en oeuvre et 14% “la difficulté de changer (leurs) habitudes au quotidien”.
8% citent leur “crainte pour (leur) confort de vie” et 6% avouent qu’ils “préfèrent profiter du présent”.
Globalement, pour 83% des personnes interrogées, “lutter contre le dérèglement climatique doit être une priorité dans le contexte économique actuel”. 10% pensent que non.
Une écrasante majorité (81%) considère qu'”un monde un peu plus chaud de quelques degrés dans les années à venir est vraiment dangereux pour nos conditions de vie sur la planète” (11% pensent le contraire).
Plus de la moitié des Français (55%) estiment qu'”il est déjà presque trop tard pour agir et sauver l’environnement”. 37% pensent qu’il est encore temps.
Sondage réalisé en ligne du 7 au 13 septembre auprès d’un échantillon de 1.001 personnes représentatif de la population française.
http://information.tv5monde.com/en-continu/climat-pres-de-9-francais-sur-10-s-attendent-devoir-changer-de-mode-de-vie-58536
5- Climat : en hausse, l’aide aux pays du Sud doit encore monter en puissance, AFP, 08/10/15, 07:00
Céline Serrat
Les financements des pays du Nord vers ceux du Sud pour lutter contre le réchauffement climatique sont orientés à la hausse avec 61,8 milliards de dollars mobilisés en 2014, selon l’OCDE, l’objectif étant d’arriver à 100 milliards par an en 2020.
Le respect de cette promesse conditionne la signature des pays du Sud à l’accord mondial sur la climat espéré fin 2015 à Paris.
Avec une augmentation de près de 10 milliards par rapport à 2013, l’organisation estime dans un rapport présenté mercredi à Lima dans le cadre des réunions de la Banque mondiale et du FMI, que “des progrès significatifs” ont été réalisés pour atteindre les 100 milliards.
En 2013, l’aide, que ce soit sous forme de dons ou de prêts, d’organismes publics ou privés, s’est élevée à 52,2 milliards, précise l’OCDE, chargée de réaliser ce rapport pour faciliter les discussions sur le projet d’accord, à moins de deux mois de l’ouverture de la conférence climat.
“La principale conclusion est qu’il y a eu des progrès significatifs en direction de l’objectif de 100 milliards de dollars”, indique l’OCDE.
“Notre mandat était de fournir un état des lieux des financements”, a précisé lors d’un briefing téléphonique Simon Buckle, l’un des auteurs du rapport, en précisant que l’OCDE n’avait pas été missionnée pour “faire des projections” jusqu’en 2020.
Les pays développés se sont engagés en 2009 à Copenhague à augmenter progressivement les financements pour des projets climat (réduction des gaz à effet de serre ou adaptation au réchauffement) vers les pays en voie de développement pour atteindre 100 milliards par an en 2020.
Jusqu’ici, faute de définition précise des financements pouvant être comptabilisés, le débat était très confus.
“Ce n’est pas une estimation parfaite (…) mais nous pensons que c’est une estimation solide et actualisée qui sera utile à l’approche de la COP21”, a déclaré Simon Buckle, à moins de deux mois du rendez-vous parisien (30 novembre-11 décembre).
– Besoin d’une feuille de route –
Ce rapport de l’OCDE est-il susceptible de faciliter les discussions entre les 195 pays? “Le signal positif, c’est que les financements climat sont sur une trajectoire orientée à la hausse”, a commenté auprès de l’AFP Athena Ballesteros du World resources institute, un think tank américain.
D’ici à 2020, “les pays ont encore le temps de revoir (leurs engagements) à la hausse”, a ajouté cette experte, mais “il y a encore beaucoup de chemin à faire”.
“Il faut regarder de près la méthodologie” et voir si les chiffres “sont valables ou pas”, prévient Jens Mattias Clausen de Greenpeace pour qui “l’impact sur la dynamique des négociations” dépendra de cette analyse.
Ensuite, “pour avoir une chance de conclure un accord à Paris, nous avons besoin d’une feuille de route claire jusqu’aux 100 milliards en 2020”, souligne le militant écologiste.
“Ce chiffre est un chiffre qui ne fait fuir personne: ni les pays du Sud (…) qui doivent continuer de détailler leurs engagements pour contenir le réchauffement de la planète , ni les pays du Nord qui sont appelés à augmenter leur contribution pour atteindre l’objectif de 100 milliards”, a réagi de son côté le ministre des Finances français Michel Sapin. “Les annonces faites récemment (contribution française, fonds vert…) n’ont pas toutes été prises en compte et il devrait y en avoir d’autres à Lima (…) Cela va créer une dynamique pour la Cop21 de Paris”, a-t-il ajouté dans un communiqué.
Les auteurs du rapport ont précisé que les montants promis pour le Fonds vert pour le climat (10 milliards d’ici 2018) ne figuraient pas dans leurs calculs, ce fonds n’étant opérationnel que depuis fin 2014 et les premiers projets bénéficiaires pas encore connus.
En faisant la moyenne sur 2013 et 2014, l’OCDE a calculé que la part des financements publics est de 71%, celle du privé de 26% et les crédits export de 3%.
L’ONG Oxfam déplore qu’une “part marginale des financements, 16%, soit effectivement destinée à l’adaptation des populations les plus vulnérables”, la très grande majorité de l’aide allant à des projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
http://information.tv5monde.com/en-continu/climat-en-hausse-l-aide-aux-pays-du-sud-doit-encore-monter-en-puissance-58550
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Changement climatique : le soutien aux pays pauvres atteint 62 milliards de dollars, Les Echos, 07/10/15, 19:38
6- Des scientifiques embarquent dans le « Train du climat », LeMonde.fr, 08/10/15, 17h36
Martino Valo
Comment faire découvrir aux Français les ressorts et les enjeux du climat ? Les trois quarts d’entre eux savent que la COP21 est la grande conférence des Nations unies sur le climat qui va avoir lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre, selon le sondage que vient de réaliser l’IFOP à la demande du Comité21. Les citoyens se doutent que les changements en cours vont les obliger à transformer leurs modes de vie, indique cette enquête. Mais de quelle façon ?
Les besoins d’information sont tels qu’il aurait été impensable de concentrer dans la capitale et au Bourget toutes les initiatives entourant cet événement majeur et planétaire. Voilà en substance ce que se sont dit quelques scientifiques de Toulouse autour d’un dîner il y a quelques mois. Et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés embarqués avec une trentaine de leurs confrères et consœurs dans le « Train du climat ».
Un concentré de savoir
Après son inauguration Gare de Lyon à Paris le 6 octobre par Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, et Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, le convoi s’est élancé sur les rails. D’ici au 25 octobre. Il doit faire halte dans les gares de Marseille, Lyon-Perrache, Caen, Lille, Nancy : 19 escales au total, avec des animations spécifiques à chaque fois.
Le Train du climat emporte à son bord un concentré de savoir. D’une part, il présente une exposition abordant différents aspects de la recherche sur les évolutions du climat passées et à venir, les risques et les leviers d’action qui pourraient aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais il transporte surtout des scientifiques reconnus, tous prêts à répondre aux questions. Un des wagons est dédié aux conférences.
« Notre démarche est d’aller au-devant des citoyens pour les sensibiliser aux enjeux de la COP21, explique Catherine Jeandel, directrice de recherche au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales de Toulouse et l’une des initiatrices du projet. Le plus important est que les chercheurs sortent de leurs labos pour s’adresser à eux. » Le rôle de l’océan revient souvent dans les travaux des experts présents dans le train. Leurs recherches portent sur les interactions de l’océan avec l’atmosphère, les courants, la production de plancton et la séquestration de carbone au fond des mers, les sautes d’humeur d’El Nino, le cycle de l’eau, l’évolution des calottes polaires…
Les « Messagers du climat »
« Nous voulons surtout sensibiliser les jeunes », renchérit pour sa part Chloé Maréchal, géochimiste qui enseigne à l’université Claude-Bernard (Lyon-I). Heureuse d’avoir répondu aux interrogations d’une dizaine de classes à Paris dès le premier jour, elle témoigne que les communautés scientifiques de certaines villes comme Toulouse ou Grenoble sont plus promptes que d’autres à se mobiliser dans ce genre de démarches tournées vers le grand public.
Au total, trois équipes d’une douzaine de chercheurs vont se succéder à bord, selon les semaines, quitte, pour une partie d’entre eux, à prendre résidence plusieurs jours. Certains contribuent aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat. Les sciences dures ne sont pas les seules représentées : quelques économistes, géographes, sociologues, spécialistes de l’agriculture participent à l’aventure en compagnie d’étudiants doctorants qui jouent les médiateurs.
Ensemble ils se sont baptisés les « Messagers du climat ». Et ceux qui n’ont pu venir ont enregistré leurs contributions diffusées sur de multiples écrans, comme le philosophe Michel Serres. Le Centre national de la recherche scientifique est l’un des partenaires naturels de ce convoi inédit et en rend compte sous forme de reportages radio.
Cependant, dans ce train de 350 mètres de long affrété par la SNCF, les chercheurs vont aussi cohabiter avec les représentants des entreprises partenaires et autres sponsors, qui occupent également trois voitures.
Risques et pesticides
Pour certaines sociétés, l’occasion était à saisir. Ainsi l’assureur Axa va en profiter pour marteler un message de prévention des risques auprès des jeunes, un public qu’il touche rarement. « Au cours de ces cinquante dernières années, la fréquence des catastrophes naturelles liées au climat dans le monde a été multipliée par plus de 5 et les coûts pour la société par plus de 130 », expose l’assureur. Autre exemple, les commerciaux de la société Génius espèrent vendre quelques-unes de leurs maisons modulables à faible consommation énergétique le long des 7 000 km du parcours.
La présence en force de l’Union des entreprises de la chimie surprend davantage. « Nous voulons montrer que notre secteur est un acteur de la lutte contre le changement climatique, une industrie responsable qui a réduit ses émissions de GES de moitié depuis 1990 et porteuse de solutions, » assure Hélène Méjean, directrice de la communication. Poussée dans ses retranchements, elle lâche qu’il « n’y a pas que les pesticides et les engrais dans la chimie ». En effet, sur les murs du wagon s’affichent aussi les logos de Total, de fabricants de détergents, de plastique…
http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/10/08/le-train-du-climat-sur-les-rails_4785636_4527432.html
7- Comment rendre virale une vidéo sur le réchauffement climatique, par Nicolas Hulot, France 24, 08/10/15
Valentin Graff
Héraut de la lutte contre le réchauffement climatique, Nicolas Hulot a diffusé une vidéo sur la Toile qui a été partagée près de 4 millions de fois en 24 heures. Un buzz qui faisait rêver cette figure de la scène écologiste française.
Le nom de Nicolas Hulot est sur toutes les lèvres. L’ancien animateur de TF1, reconverti en figure de la lutte contre le réchauffement climatique, est cette fois la star d’un autre écran, la Toile. La vidéo diffusée, mercredi 7 octobre, “Break The Internet”, dont il est le personnage principal, a créé un incroyable buzz. Ou ramdam, en français.
En 24 heures, la vidéo a été partagée près de quatre millions de fois, tous supports confondus. On y voit un Nicolas Hulot, tout penaud, faire appel à une agence de communication pour atteindre le Saint Graal de tout écologiste : toucher du doigt les “jeunes”, cette génération fin de l’adolescence-trentaine qu’on décrit souvent, sans doute à tort, comme peu intéressée par les problématiques environnementales. “C’est un sujet grave et complexe”, explique, enjoué, David Coscas, alias McFly et réalisateur du clip. Comment, mieux que par l’humour – notre meilleure arme – aborder une matière aussi technique et diffuser le message primordial, tant pour Nicolas Hulot que pour les jeunes cinéastes, à savoir que le moment est venu de se mobiliser ? Que ce n’est déjà plus une simple responsabilité envers les générations futures ?
Suite à lire et à voir à :
http://www.france24.com/fr/20151008-comment-rendre-virale-video-rechauffement-climatique-nicolas-hulot-break-the-internet
8- La note d’espoir de Christine Lagarde à Lima, LeMonde.fr, 09/10/15, 11h20
Claire Guélaud (Lima, Pérou, envoyée spéciale)
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ont donné, jeudi 8 octobre, le coup d’envoi officiel des assemblées annuelles de leurs institutions, en Amérique latine pour la première fois depuis quarante-neuf ans et dans un contexte de croissance affaiblie et de lutte contre le dérèglement climatique.
Entre le ralentissement économique général et les difficultés grandissantes des pays émergents, l’ambiance est plutôt sombre, à l’image du ciel plombé de la capitale péruvienne, Lima. Mais, comme à son habitude, Mme Lagarde a refusé de céder au pessimisme, tandis que M. Kim a redit que 2015 serait à marquer d’une pierre blanche : la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté (avec moins de 1,25 dollar par jour, soit 1,10 euro) doit tomber cette année sous la barre des 10 %, probablement autour de 9,6 %. Une première.
Lire aussi : Le FMI s’inquiète du surendettement dans les pays émergents
« Si nous restons confiants dans notre capacité à mettre un terme à l’extrême pauvreté d’ici à 2030, la dernière partie de ce programme sera très difficile à mettre en œuvre parce que nous sommes entrés dans une période de croissance faible, de fin du super-cycle des matières premières, de hausse attendue des taux d’intérêt américains et de sorties continues des capitaux des pays émergents », a toutefois ajouté l’Américain, médecin de formation. Cette réalité économique risque de compliquer la tâche de la Banque mondiale. L’institution devrait être davantage sollicitée pour aider les pays les plus en difficulté et/ou ceux qui accueillent massivement des réfugiés (Liban, Jordanie, Turquie, etc.) et pour lutter davantage contre le dérèglement climatique : toute la question est de savoir si elle disposera de capitaux suffisants pour mener à bien l’ensemble de ses missions.
Lire aussi : L’extrême pauvreté tombe sous les 10 % de la population mondiale en 2015
Accroître les financements climat
A peine arrivé à Lima, le ministre français des finances, Michel Sapin, a formulé le vœu, jeudi, que les organismes multilatéraux et le secteur privé accroissent leurs financements climat. « L’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE] a établi que près de 62 milliards de dollars ont été mobilisés en 2014 pour aider les pays du Sud, sur un objectif de 100 milliards par an d’ici à 2020. Ce chiffre n’est pas décevant. Il montre qu’un effort est fait et qu’il en reste un, accessible, à faire », a estimé M. Sapin. Le ministre a fait observer que la Banque mondiale, tout en soutenant la dynamique de la COP21, n’avait pas révisé à la hausse la part de ses financements climat (20 %). Pour faire bonne mesure, il a également jugé que la Banque européenne d’investissement (BEI) pouvait faire plus. La France, qui accueille la COP21 à Paris à partir du 30 novembre, espère bien engranger de nouveaux financements à Lima.
Lire aussi : L’OCDE évalue à 62 milliards de dollars les financements climat
De son côté, la directrice générale du FMI a assuré qu’il existait « un scénario de sortie possible vers un renforcement de nos économies et vers un redressement de la croissance potentielle ». Elle a regretté que les prescriptions du Fonds ne soient « pas toujours appliquées ni entendues », et défendu la nécessité de soutenir la demande, de prendre des mesures en faveur de la stabilité financière et d’engager des réformes structurelles. Par ailleurs, alors que les prévisions de croissance du FMI pour le Pérou, basses, ont beaucoup fait jaser à Lima, Mme Lagarde a cherché à mettre du baume au cœur des Péruviens, qui se sont décarcassés pour accueillir les assemblées annuelles, en précisant qu’elle « espérait se tromper ».
Interrogée, enfin, sur l’éventualité d’un deuxième mandat à la tête du FMI – le premier prend fin en juillet 2016 –, la Française a reconnu qu’elle y réfléchissait mais a rappelé que la décision ne lui appartenait pas. « J’ai fait du mieux que j’ai pu », a confié Mme Lagarde, qui semble avoir vraiment pris ses distances avec la politique française. Rien ni personne ne semble devoir s’opposer à ce deuxième mandat, ni dans les économies avancées ni dans les pays émergents, qui ne semblent pas encore prêts à s’accorder sur le nom d’une personnalité issue de leurs rangs.
http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2015/10/09/la-note-d-espoir-de-christine-lagarde-a-lima_4785961_1656941.html
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