Le Pays Massaï

L'Afrique et l'Océan Indien

A peine débarqué, le voyageur impatient qui rêve d'aventure, quitte sans regret le trafic intense, bruyant et pollué de la civilisation. Heureusement, très vite, il va découvrir la brousse, la savane boisée d'épineux et le premier acacia parasol, près duquel il imagine déjà une girafe.

Au loin, dans la plaine infinie, il apercevra la silhouette élancée, drapée de rouge, des premiers Massaï gardant leurs troupeaux. Il y a longtemps, les anciens ne savent plus combien, les Massaï, qui n'étaient pas encore tout à fait des Massaï, sont arrivés du nord en suivant la grande vallée.

Vers une terre promise, ils poussaient devant eux, un bétail encorné nous rappelant parfois le bœuf Api de l'ancienne Égypte. Enkaï, leur dieu, savait que les Massaï étaient les meilleurs éleveurs du monde et les plus dignes de recevoir les plus belles vaches qu'il allait leur offrir. Pour descendre sur la terre, le troupeau sacré emprunta la plus belle des pistes, l'arc-en-ciel.

 

Cette migration d'hommes et de bêtes devait durer longtemps et connaître bien des épreuves. Quand les pasteurs nomades rencontraient d'autres éleveurs, qu'ils ne pouvaient considérer que comme des voleurs de vaches, il y avait palabres. Les Massaï ne cherchant qu'à récupérer ce qui ne pouvait que leur appartenir. Vainqueurs, les Massaï éliminaient les hommes, épousaient les veuves, adoptaient les enfants et confisquaient le bétail. C'est ainsi que les Massaï se métissaient en même temps qu'ils croisaient leur cheptel.

A bonne école, le petit Massaï est déjà berger et l'on peut rencontrer souvent loin des villages, fiers de leurs responsabilités, les gamins conduisant moutons et chèvres dans la savane brûlée de soleil, vers les rares points d'eau de la terrible saison sèche.

Ils sont nés là, comme leurs parents, depuis de nombreuses générations. Ils sont de la graine de Massaï, de la graine de la brousse, de la bonne graine de l'Afrique.