La pollinisation
Pas de pollinisation, pas de fruit !
La pollinisation est, en effet, le transport des graines de pollen depuis les étamines (organe reproducteur mâle de la fleur) jusqu’au pistil (organe reproducteur femelle) où ils fécondent les ovules.
Le pistil se transforme alors en fruit contenant les graines, issues des ovules fécondés. Le pollen peut être transporté de différentes façons.
Le Poids et le vent
Parfois, le pollen tombe seulement sur le pistil de la même fleur : c’est la pollinisation directe ou auto-fécondation. Ce moyen simple est pourtant peu utilisé dans la nature. Plus souvent, c’est le vent qui disperse les graines de pollen. La pollinisation est alors dite croisée : c’est le cas des arbres à chatons. Ils produisent une immense qualité de fin pollen (de nombreux grains sont perdus au gré du vent).
Les insectes
Cependant, le moyen de transport du pollen le plus fréquent est aussi le plus sûr : Observons de plus près une abeille. Lorsqu’elle cherche à pénétrer dans la fleur, elle fait basculer involontairement l’étamine qui lui couvre le dos de pollen, puis l’abeille se pose sur une autre fleur et frotte son dos contre le pistil. Elle y laisse quelques grains de pollen qui ont toutes les chances de féconder les ovules de la fleur.
Les fleurs attirent les insectes pour plusieurs raisons : d’abord pour leur couleur et leur parfum (nous ne le percevons pas toujours) ; ensuite, pour le pollen ainsi que le nectar, ce liquide sucré entreposé au fond des pétales. Certaines orchidées vont même jusqu’à se déguiser pour attirer les insectes. Les procédés de l’arum tacheté sont encore plus extraordinaires…..
La prison des moucherons
Plutôt mystérieux cet arum ! Au printemps, il montre d’abord ses grandes feuilles tachetées, puis le cornet vert pâle de sa fleur. A l’intérieur, les organes femelles sont mûrs avant les organes mâles : la pollinisation directe est donc impossible.
Toutefois l’odeur de l’arum, plutôt désagréable pour nous, attire les moucherons qui tombent dans le piège : un réseau de poils les empêche d’en ressortir. Le premier jour, ils se débattent en se tapant contre les fleurs femelles mûres.
Le deuxième jour, les fleurs femelles sont fanées, mas les fleurs mâles s’ouvrent en déversant leur pollen sur le dos des moucherons.
Le troisième jour, le piège de poils se relâche et laisse sortir les prisonniers couverts de pollen. Ils ne tarderont pas à tomber dans une autre fleur d’arum qu’ils féconderont en se débattant le premier jour. C’est donc grâce aux trois jours de prison des moucherons que l’on peut voir, en été, dans les bois, les fruits orange de l’arum. Ne les mangez pas, ils sont vénéneux !