Lycaon, loup peint ou le chien sauvage d’Afrique,
Lycaon pictus
Le lycaon est un mammifère carnivore digitigrade (qui marche en appuyant ses doigts sur le sol). Originaire d’Afrique, ce magnifique animal était présent sur tout le continent africain excepté les déserts et les forêts primaires. Il n’était pas rare d’observer au début du XXe siècle des groupes de 100 individus dans les savanes africaines. Aujourd’hui, seules des meutes de quatre à six individus réussissent à chasser et à subsister. Elles vivent exclusivement dans des réserves en Afrique subsaharienne australe et centrale. Le taux de mortalité des jeunes est très élevé, ce qui rend sa réintroduction dans son environnement naturel difficile. Il ne reste qu’environ 3.000 individus sur tout le continent alors qu’ils étaient estimés à 100.000 au début du XXe siècle.
Le lycaon est classé sur la liste rouge de l’UICN comme espèce en voie de disparition.
Considéré comme dangereux, cruel et nuisible, le lycaon a fait l’objet d’une chasse à outrance. Il a été empoisonné par les fermiers, abattu par les éleveurs et même massacré par les rangers qui pensaient que sa prolifération mettrait en péril l’équilibre des parcs. En Tanzanie, quatre femelles ont fait des ravages dans les troupeaux de chèvres des Masaï, faute d’antilopes. Les lycaons ont également été contaminés par le virus de Carré, véritable carnage sur l’espèce. Ce virus leur a été transmis par les chiens domestiques des Masaï et s’est propagé par le biais des chacals et des hyènes. Les lions ont aussi été affectés par ce virus mais l’espèce n’a pas été mise en danger.
C’est un animal de petite taille, haut sur pattes avec une tête large et un museau court. Il possède de grandes oreilles arrondies, véritables régulateurs thermiques, munies de poils pour empêcher les parasites et insectes d’entrer. Il a une vue, une ouïe et un odorat excellents. Pelage à poils courts, avec des taches de couleur très variables. Aucun individu n’est identique à un autre. Il fréquente les savanes ouvertes, steppes et les semi-déserts.
Ces chiens (avec les loups) sont les plus carnivores de la famille des canidés mais ce sont les seuls entièrement carnivores. Les autres espèces peuvent avoir un régime ne comprenant que des fruits à certaines périodes de l’année. C’est la raison pour laquelle le lycaon fréquente des milieux riches en proies.
C’est une espèce sociale, qui vit en meute autour d’un couple alpha dominant. Il existe une hiérarchie distincte chez les mâles et les femelles. Cependant, chaque individu peut se charger de n’importe quelle fonction, excepté l’allaitement. Ils chassent à vue et en meute (6 à 12 individus), ce qui leur permet de s’attaquer à des ongulés de taille moyenne (gazelle, cobes…) et à de grandes antilopes (zèbre adulte…). C’est un animal endurant qui épuise ses proies à la course. Lors de la chasse, ils se relaient et coupent la route à leur proie, l’abattent en la mordant et la dépècent en quelques minutes. Ils mangent entre 3 et 6 kg de viande par jour. Ils chassent tôt le matin, au crépuscule et les nuits de clair de lune. Le reste du temps, ils se reposent dans des buissons, terriers… C’est une espèce qui adore l’eau. Ils passent des heures dans des mares boueuses pour y faire la sieste. C’est un excellent moyen de se protéger de la chaleur et des parasites !
Ils communiquent entre eux par des cris, des attitudes et des postures (ex : posture d’apaisement pour éviter le conflit…). Les lycaons possèdent des glandes odorantes qui répandent dans l’air des effluves persistants et assez désagréables, probablement pour garder le contact et s’identifier. Ces animaux aboient et poussent des petits cris. Un aboiement doux, répété jusqu’à 6 fois et audible de loin maintient la cohésion de la meute. Un aboiement grave ou grognement signale une peur ou une alarme. Ils peuvent parfois japper (aboiement bref et perçant). Les gémissements servent à apaiser les congénères. Les petits réclament également à manger en gémissant ou ils glapissent (cri aigu) quand ils sont seuls. Echanges d’aliments entre tous les membres du groupe (les individus malades ou vieux ne sont pas chassés de la meute et sont nourris par régurgitation, faute de pouvoir chasser avec les autres).
Terrain de chasse vaste (plusieurs milliers de km) ou la meute se déplace en permanence sauf lors des mises- bas ou les lycaons se sédentarisent. Au moment des naissances, des terriers sont creusés afin que les femelles puissent s’y installer. Une dizaine de chiots naissent après 70 jours de gestation. Les trois premières semaines, les jeunes ne quittent pas la tanière. Les juvéniles sont allaités pendant un mois puis commencent à manger de la viande régurgitée par les adultes. Tout le groupe s’occupe des petits. Au bout de trois mois, la meute reprend ses déplacements. Une femelle met bas une fois par an. Les jeunes chassent à partir de six mois. Si les lycaons vivent sur le même territoire de chasse qu’un lion, alors il n’est pas rare que les lions attaquent et tuent les lycaons, éliminant ainsi la concurrence.
Les prédateurs : l’homme, les hyènes et les aigles si les petits ne sont pas surveillés.
On distingue cinq sous-espèces : Lycaon pictus lupines, Lycaon pictus manguensis, Lycaon pictus pictus, Lycaon pictus saharicus (Lycaon saharien présent en petites populations isolées en Algérie, au Mali et dans les zones côtières de la Mauritanie et du Sahara occidental) ; Lycaon pictus somalicus.
Sources:
Mammals Species of the world.
Wikipedia.
Encyclopédie des Animaux, éd. Succès du Livre.
Mammifères D’Afrique et de Madagascar, éd Delachaux et Niestlé.