Le loup gris d’Europe, Canis Lupus lupus
Ce grand prédateur, symbole de la biodiversité, est réapparu sur le territoire français de façon naturel en 1992. Originaire d’Italie ou il n’a jamais disparu, il est remonté par les Alpes méridionales et c’est lors d’un comptage d’ongulés dans le parc national du Mercantour que deux individus ont été aperçus.
Sa réapparition, notamment en Europe donne lieu à des controverses entre les bergers/chasseurs et les défenseurs de la nature. Le braconnage est important (par empoisonnement, tir ou battue). L’amélioration des mesures de protection des élevages par l’Etat est donc indispensable pour permettre la cohabitation homme/loup et assurer la survie de cette espèce dans son milieu naturel.
Les Pouvoirs Publics ont mis en place différents programmes de soutien pour accompagner le pastoralisme dans les zones à loups. Aujourd’hui, les animaux domestiques prédatés sont indemnisés et les différents moyens de protection financés par l’Etat. Les méthodes d’élevage modernes sont remises en cause et la protection des troupeaux est redevenue une priorité. Plusieurs techniques de protection directe des troupeaux sont applicables : berger, aide-berger, chiens « patous », parc de regroupement, effaroucheurs…
En 2014, environ 300 loups ont été recensés en France et 8000 animaux domestiques ont été déclarés victimes de la prédation attribuée au loup.
Le loup gris d’Europe est protégé par la convention de Washington et la loi française. Ses populations récemment implantées font l’objet d’actives recherches car le loup possède une structure sociale et un mode de vie qui passionnent toujours les scientifiques.
Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l’histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
Malgré la destruction de son habitat, le loup fréquente tous types de milieux : ouverts, semi- ouverts, montagnes. On le retrouve dans les régions tempérées, boréales et arctiques d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord principalement.
Le loup gris d’Europe est un mammifère terrestre, de l’ordre des carnivores et appartient à la famille des canidés, famille regroupant également les chacals et renards…
Il possède une épaisse fourrure en hiver, pelage de couleur gris, noir brun et cannelle. Le ventre et le museau sont souvent clairs. Il mesure entre 60 et 90 cm de haut, entre 70 et 150 cm de long. Il possède une longue queue de 30-50 cm. Il pèse en moyenne entre 35 et 45 kg.
Ses yeux sont rapprochés, ce qui permet à l’animal d’évaluer à quelle distance se trouve sa proie. Il possède 5 doigts aux pattes avant et 4 aux pattes arrières et son empreinte ressemble à s’y méprendre à celle d’un grand chien. C’est un digitigrade et il possède des griffes non rétractiles.
Le loup est un animal social, qui vit en meute. Ce sont des groupes familiaux de 2 à 8 individus (en France) dirigés par un couple dominant : le couple « alpha » suivi d’un mâle « bêta », puis des subordonnées dont l’individu « oméga », le souffre-douleur de la meute.
C’est une hiérarchie très organisée et très stricte dont la composition se renouvelle régulièrement. Le couple alpha dirige les activités vitales (chasse, déplacements, défense du territoire et reproduction) et seul ce couple se reproduit.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 2 ans. L’accouplement a lieu entre février et mars. La femelle met bas en avril-mai, après une gestation de 62 à 63 jours. Elle donne naissance à 3 ou 5 louveteaux, aveugles et sourds, pesant environ 400-500 g. Ces derniers sont sevrés vers 2 mois et chassent avec les adultes à partir de 3 mois. Ils s’émancipent au printemps suivant.
Le loup peut vivre jusqu’à 16 ans.
Territorial, son domaine vital s’étend sur 150 à 300 km2 en France. Son territoire possède au moins une tanière, lieu indispensable pour la reproduction car c’est là que la femelle va mettre bas et élever ses jeunes. La tanière peut-être une cavité creusée par le loup lui-même ou une tanière de renard/blaireau, une grotte, une cavité sous une souche ou un rocher. Elle doit être située à proximité d’un point d’eau.
Le Loup est un carnivore opportuniste. Il adapte donc son régime aux proies disponibles : cerfs, chamois, mouflons, chevreuils, sangliers… Il peut aussi se nourrir de lièvres, rongeurs ou oiseaux et peut s’attaquer aux ovins domestiques. C’est un excellent coureur, très endurant.
Diurne, crépusculaire et nocturne. Ils chassent en solitaire les petites proies mais opèrent en meute pour venir à bout d’une grosse proie… En effet, la chasse en groupe que l’on retrouve également chez le lycaon et le dhole permet au prédateur de se spécialiser dans la capture de très grandes proies.
Malgré l’image populaire du loup acculant un élan dans la neige profonde ou les dholes dépeçant un grand cerf, leur pourcentage de réussite est assez réduit, presque toujours en dessous de 10 %, et ils doivent souvent rester sans nourriture pendant de très longues périodes.
Dans certaines régions, les loups vivent à proximité des habitations ou ils fouillent les poubelles pour trouver de la nourriture. Malgré cette attitude, le loup reste un animal craintif qui se méfie de l’homme. Il attaque pour des raisons très spécifiques : maladie (rage), faim ou menace envers un jeune ou une rivalité sur une proie.
Le loup est un animal méconnu qui souffre de sa « mauvaise réputation » en occident. Il est important de protéger cet animal qui est un maillon essentiel de la chaine alimentaire et de la biodiversité.
Sources : Reporterre, le Quotidien de l’écologie ;
FNE, France Nature Environnement : www.fne.asso.fr;
www.ferus.org;
Animaux, éd. Succès du Livre.